Mieux comprendre l’objet de la fiche S
A partir de la mise en place de l’espace Schengen, la fiche S est devenue un fichage européen, de sorte que tous les pays européens peuvent consulter toute fiche S enregistrée dans une base de données commune.
Une fiche S est établie sur toute personne, en France ou dans un autre pays européen, soupçonnée d’avoir des intentions terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou même juste un proche d’un terroriste avéré, alors qu’elle n’a encore rien commis de criminel. L’individu en question n’habite pas forcément en France, et pas forcément français non plus.
Qu’est-ce que la fiche S et quelles informations comprend-elle ?
La fiche S est une fiche signalétique d’une personne soit recherchée par les autorités, soit une personne qui représente une menace potentielle pour la sûreté de l’Etat, la lettre « S » signifiant « Sûreté de l’Etat ». Cette fiche S comporte plusieurs niveaux chiffrés, allant de S1 à S16. Ces chiffres ne représentent pas le niveau de « dangerosité » d’une personne mais plutôt les actions que les forces de l’ordre sont censées mener à son égard dans le cadre de son contrôle.
La fiche S comporte essentiellement l’état civil d’une personne recherchée, sa photo, son signalement, les motifs pour lesquels elle est fichée, les actions à faire si on l’appréhende, et éventuellement, d’autres détails encore.
Comment la fiche S est-elle exploitée par les autorités ?
Dans une déclaration du 24 novembre de l’année dernière, le Premier Ministre Manuel Valls a annoncé qu’environ 20.000 personnes font l’objet d’un fichage S en France. Si au départ, la fiche S avait pour objectif de mieux contrôler les fréquents déplacements des diplomates entrant et sortant du territoire français, désormais elle a un rôle de surveillance et d’alerte, et surtout, elle est établie pour recueillir des coordonnées, des contacts et des informations susceptibles de mener vers de possibles investigateurs d’actes terroristes.